Où vivent les orques ? Une répartition mondiale mais une préférence pour les eaux froides
Les orques, ces magnifiques mammifères marins également connus sous le nom d’épaulards, sont présents dans tous les océans du globe.
De l’Arctique à l’Antarctique, ces prédateurs marins ont su coloniser une diversité impressionnante d’habitats marins, démontrant une adaptabilité exceptionnelle qui fait leur force.
Les eaux froides constituent leur territoire de prédilection, particulièrement dans les régions polaires où la nourriture abonde.
En Arctique, les populations d’orques se concentrent autour du Groenland, de la Norvège et de l’Alaska, où elles trouvent des conditions optimales pour chasser.
Ces zones riches en poissons, phoques et autres proies leur permettent de satisfaire leurs besoins alimentaires considérables – un adulte peut consommer jusqu’à 230 kg de nourriture par jour !
Dans l’hémisphère sud, l’océan Antarctique abrite également d’importantes populations d’orques. On estime qu’environ 25% de la population mondiale, soit plus de 12 500 individus, évolue dans ces eaux glaciales.
Cette préférence pour les eaux froides s’explique notamment par :
• Une plus grande concentration en proies
• Des eaux plus riches en oxygène
• Des corridors de migration naturels pour leurs proies
Fait surprenant, ces prédateurs marins ne sont pas cantonnés aux seules eaux polaires.
Des populations ont été observées dans des zones plus tempérées, voire tropicales, comme le long des côtes australiennes ou dans les eaux polynésiennes.
Cette capacité à s’adapter à différentes températures témoigne de leur extraordinaire plasticité écologique.
L’habitat des orques : entre côtes et pleine mer
La vie des orques s’organise selon deux grands modèles comportementaux qui déterminent leur utilisation de l’espace marin.
D’un côté, les orques résidentes établissent leur territoire sur des zones côtières bien définies, qu’elles occupent toute l’année.
Ces populations, comme celles que l’on trouve le long des côtes de Colombie-Britannique au Canada, développent des traditions culturelles uniques et des techniques de chasse spécialisées.
À l’opposé, les orques nomades, aussi appelées « transitoires », parcourent des distances considérables en haute mer.
Ces groupes peuvent traverser jusqu’à 160 kilomètres par jour, adaptant leurs déplacements aux migrations de leurs proies favorites.
Leur habitat s’étend alors des zones côtières jusqu’aux profondeurs océaniques, où elles peuvent plonger jusqu’à 300 mètres pour chasser.
Les fjords constituent un habitat particulièrement apprécié des orques, notamment en Norvège. Ces bras de mer profonds offrent :
• Une protection naturelle contre les tempêtes
• Une concentration importante de harengs en hiver
• Des eaux profondes idéales pour la chasse
La diversité de ces habitats témoigne de l’incroyable capacité d’adaptation des orques.
Que ce soit dans les eaux peu profondes des baies ou dans les abysses océaniques, ces prédateurs ont su développer des stratégies de chasse et des comportements sociaux adaptés à chaque environnement.
Où observer les orques ? Top 5 des meilleurs spots d’observation
L’observation des orques dans leur habitat naturel constitue une expérience fascinante qui attire chaque année des milliers de passionnés.
Certains sites se distinguent particulièrement par la régularité et la qualité des observations.
En tête de liste, les fjords norvégiens de Tromsø offrent un spectacle unique entre novembre et février.
Dans ces eaux arctiques, les orques suivent les bancs de harengs qui viennent s’abriter dans les fjords profonds. Les conditions d’observation y sont optimales grâce à :
• Une excellente visibilité dans les eaux cristallines
• Des groupes pouvant atteindre 20 à 30 individus
• La possibilité d’observer leurs techniques de chasse coopérative
Le long de la côte ouest du Canada, l’île de Vancouver abrite une population résidente d’environ 300 orques réparties en plusieurs clans familiaux.
Ces groupes, présents toute l’année, permettent aux chercheurs d’étudier leurs comportements sociaux complexes et leurs traditions uniques.
Les meilleurs moments d’observation s’étendent de mai à octobre, avec un taux de réussite des sorties dépassant les 85%.
En Argentine, la péninsule Valdés offre un phénomène rare : l’observation d’orques s’échouant volontairement sur les plages pour capturer des otaries.
Cette technique de chasse spectaculaire, transmise de génération en génération, ne s’observe que dans cette région et attire photographes et scientifiques du monde entier.
Les eaux de Nouvelle-Zélande, particulièrement autour de la région de Kaikoura, accueillent des groupes d’orques tout au long de l’année.
Ces prédateurs y chassent notamment les raies et les requins, montrant une spécialisation alimentaire unique. Les conditions optimales d’observation s’étendent de décembre à mars.
Enfin, les eaux islandaises, notamment autour de la péninsule de Snæfellsnes, permettent d’observer des groupes d’orques chassant le hareng entre février et mars.
La particularité de ce site réside dans la possibilité d’observer leur technique de « carousel », où les orques encerclent les bancs de poissons en créant un mur de bulles.
Où vivent les orques en captivité ? La controverse des delphinariums
En 2024, seuls 13 parcs aquatiques dans le monde détiennent encore des orques en captivité, un chiffre en constante diminution depuis les années 2010.
Cette situation reflète une prise de conscience croissante des enjeux liés au bien-être de ces mammifères marins hautement intelligents.
La répartition actuelle des orques captives s’établit comme suit :
• États-Unis : 20 individus répartis dans 2 parcs
• Espagne : 6 orques
• France : Plus aucune orque depuis l’interdiction de 2021
• Russie : 3 individus
• Chine : 9 orques dans divers delphinariums
L’impact de la captivité sur ces animaux s’avère considérable.
Dans leur habitat naturel, les orques parcourent jusqu’à 160 km par jour et plongent régulièrement à plusieurs centaines de mètres de profondeur.
Les bassins artificiels, même les plus grands, ne peuvent reproduire ces conditions. Les conséquences observées incluent :
• Une réduction significative de l’espérance de vie
• Des comportements stéréotypés anormaux
• Une augmentation des problèmes dentaires et des infections
• Une perturbation des structures sociales naturelles
La législation évolue rapidement dans ce domaine. La France a interdit la détention de cétacés en captivité en 2021, suivie par plusieurs pays européens.
Le Canada a également adopté une loi similaire en 2019. Ces réglementations reflètent une nouvelle approche de la conservation, privilégiant l’observation des orques dans leur milieu naturel et la création de sanctuaires marins.
Les derniers delphinariums détenant des orques font face à une pression croissante pour transformer leurs installations en centres de réhabilitation.
Des projets de sanctuaires marins émergent, notamment en Amérique du Nord et en Europe, offrant une alternative plus éthique pour les orques actuellement en captivité.
Ces structures visent à leur offrir un environnement plus proche de leur habitat naturel, tout en maintenant les soins nécessaires pour des animaux ayant passé leur vie en captivité.