Les orques dévoilent enfin leurs secrets grâce à 5 technologies de pointe.
Des balises GPS de 50 grammes aux drones capables de compter 137 orques en 45 minutes, notre compréhension des orques évolue à une vitesse fulgurante. Découvrez comment ces innovations transforment la recherche marine.
1 – LE TÉLÉMÉTRIE SATELLITAIRE
La télémétrie satellitaire révolutionne notre compréhension des déplacements des orques. Cette technologie de pointe permet aux chercheurs de suivre ces cétacés fascinants avec une précision inégalée.
Les scientifiques utilisent désormais des balises miniaturisées, pesant moins de 50 grammes, pour minimiser l’impact sur les orques.
Ces dispositifs sont fixés à l’aide de ventouses spéciales ou de petits dards biodégradables, garantissant une méthode non invasive et respectueuse du bien-être animal. La durée d’attachement varie de quelques jours à plusieurs mois, offrant des données précieuses sur les déplacements à long terme.
Les balises collectent une multitude de données :
• Localisation GPS précise toutes les 5 à 15 minutes
• Profils de plongée détaillés (profondeur, durée)
• Températures de l’eau à différentes profondeurs
Ces informations permettent de cartographier les routes migratoires, d’identifier les zones d’alimentation cruciales et de mieux comprendre l’utilisation de l’habitat par les orques.
2 – IDENTIFICATION PHOTO ET RECONNAISSANCE INDIVIDUELLE
La photo-identification reste une méthode incontournable, désormais boostée par l’intelligence artificielle (IA).
Des algorithmes de deep learning analysent les photos de nageoires dorsales avec une précision stupéfiante.
Les chercheurs maintiennent des bases de données exhaustives, véritables « trombinoscopes » des populations d’orques. Le catalogue des orques résidentes du sud, par exemple, contient plus de 30 000 clichés couvrant 50 ans d’observations.
Ces archives permettent de suivre l’évolution démographique et la structure sociale des groupes sur plusieurs générations.
Les citoyens jouent un rôle croissant dans la collecte de données. L’application mobile « OrcaSpot », lancée en 2022, a déjà permis de récolter plus de 15 000 photos d’orques prises par des plaisanciers et des passionnés.
3 – ANALYSES GÉNÉTIQUES ET ÉCHANTILLONNAGE NON INVASIF
Les techniques d’analyse génétique ouvrent de nouvelles perspectives pour l’étude des populations d’orques.
La collecte d’ADN environnemental (eDNA) dans l’eau de mer permet de détecter la présence récente d’orques dans une zone, même sans observation directe.
L’analyse de marqueurs génétiques spécifiques permet d’étudier la diversité génétique au sein des populations et entre elles. Ces données sont cruciales pour évaluer la viabilité à long terme des groupes d’orques et orienter les efforts de conservation.
Les chercheurs ont ainsi pu établir que certaines populations d’orques de Méditerranée présentent une diversité génétique préoccupante, avec un taux de consanguinité élevé.
L’utilisation de drones pour collecter les « souffles » des orques représente une avancée majeure. Ces échantillons contiennent des cellules épithéliales riches en ADN, mais aussi des bactéries et des virus.
4 – ACOUSTIQUE PASSIVE ET SURVEILLANCE AUDITIVE
L’acoustique passive s’impose comme une méthode non invasive et extrêmement efficace pour étudier les orques dans leur habitat naturel.
Cette technique exploite la nature vocale de ces cétacés, offrant des perspectives uniques sur leur comportement et leur écologie.
Le déploiement stratégique de réseaux d’hydrophones transforme littéralement nos océans en vastes systèmes d’écoute.
Ces dispositifs sous-marins, capables d’enregistrer en continu, permettent de suivre les mouvements des pods d’orques avec une précision remarquable.
Un projet pionnier en mer de Norvège a récemment cartographié les déplacements de trois pods sur plus de 500 km, révélant des corridors de migration jusqu’alors inconnus.
L’acoustique passive révèle également comment les orques adaptent leur comportement vocal face aux pressions environnementales croissantes. Le bruit sous-marin d’origine humaine, en particulier, a un impact significatif :
5 – IMAGERIE AÉRIENNE ET DRONES
L’avènement des drones révolutionne la manière dont les scientifiques observent et étudient les populations d’orques. Cette technologie offre une perspective aérienne inédite, permettant des observations détaillées et non invasives.
Les drones équipés de caméras haute résolution sont devenus des outils indispensables pour le comptage et l’évaluation de la santé des orques. Leur capacité à survoler silencieusement les pods sans les perturber offre des opportunités d’observation uniques.
• Altitude de vol optimale : 30-50 mètres
• Autonomie moyenne : 25-30 minutes
• Résolution des images : jusqu’à 4K (3840 x 2160 pixels)
Une équipe franco-canadienne a récemment réussi à compter avec précision un super-pod de 137 orques au large de la Colombie-Britannique en seulement 45 minutes de vol, une tâche qui aurait nécessité plusieurs jours par des méthodes traditionnelles.
La photogrammétrie par drone permet de mesurer avec précision la taille et l’état corporel des orques. Cette technique non invasive fournit des données cruciales sur la santé et la condition physique des individus :
• Longueur totale : précision de ±5 cm
• Largeur corporelle : indicateur de l’état nutritionnel
• Détection de grossesses : observation de l’élargissement du corps
Les drones à longue portée permettent de cartographier les mouvements des pods et leurs habitats sur de vastes zones. Cette approche offre une vision globale de l’utilisation de l’espace par les orques, essentielle pour la gestion et la conservation de l’espèce.