Le massacre oublié : le jour où des requins ont attaqué des centaines de naufragés

On entend souvent parler d’attaques de requins isolées, près des plages ou lors de plongées. Mais un drame bien plus effroyable a un jour chamboulé le cours de l’histoire navale. Peu connu du grand public, cet épisode glaçant réunit tous les ingrédients d’un cauchemar en haute mer.

Imaginez des centaines de marins abandonnés à l’océan, à peine équipés pour survivre. Aux blessures et à la soif s’ajoute une menace invisible mais omniprésente : les requins tournant dans les eaux sombres du Pacifique.

Le naufrage de l’USS Indianapolis : le début de l’enfer

Le 30 juillet 1945, le croiseur américain USS Indianapolis est torpillé par un sous-marin japonais alors qu’il rentre d’une mission secrète. Cette mission vient tout juste de livrer les composants de la première bombe atomique sur l’île de Tinian. Le navire coule en seulement 12 minutes, ne laissant aux 1 196 hommes à bord que très peu de temps pour réagir.

Environ 900 d’entre eux réussissent à s’échapper du navire avant qu’il ne disparaisse sous les vagues. Mais leur supplice ne fait que commencer. Isolés dans une zone de l’océan Pacifique éloignée de tout, sans radio, sans canots en nombre suffisant et avec peu d’eau potable, ils dérivent. C’est ici que les choses prennent une tournure macabre.

Les requins, attirés par le bruit, les mouvements et les corps blessés, passent à l’attaque.

Les requins se rassemblent : une traque méthodique

Les premières attaques de requins surviennent dès les premières heures après le naufrage. Ce sont principalement des requins océaniques à pointes blanches – l’une des espèces les plus agressives avec les humains – qui encerclent les survivants. Ils sont nombreux, attirés par le sang et les vibrations dans l’eau.

Les récits des rescapés font froid dans le dos. Chaque nuit, des cris s’élèvent dans l’obscurité. Puis le silence. Les mains moites s’accrochent aux gilets des compagnons, espérant ne pas être le prochain blessé, le prochain englouti.

Certains témoignages évoquent des camarades entraînés sous la surface sans un bruit, d’autres décrivent des attaques soudaines, brutales, impossibles à arrêter. Les requins rôdent non pas pendant une heure, mais durant quatre jours entiers, augmentant la tension et la paranoïa des survivants… déjà affaiblis.

🧠 À retenir – Ce drame reste la pire attaque de requins jamais enregistrée, non pas en raison d’un unique squale géant, mais bien à cause de la fréquence, de la durée et de la vulnérabilité des victimes.

Un cauchemar à ciel ouvert : soif, soleil et hallucinations

L’attente interminable avant les secours a transformé ces quatre jours en véritable descente aux enfers. Outre les requins, les marins de l’USS Indianapolis ont dû affronter la déshydratation, les brûlures du soleil et le sel qui entaillait leurs plaies.

Certains ont tenté de boire l’eau de mer… provoquant hallucinations, crises de folie, voire la mort.

L’un des rescapés, le marine Edgar Harrell, se souvient que ses compagnons sombraient les uns après les autres. Des groupes de survivants se formaient, mais se délitaient à mesure que les hommes mouraient. L’idée de ne jamais être retrouvés devenait chaque jour plus plausible.

Ce drame, mêlant survie extrême, terreur animale et indifférence militaire (le retard des secours a cruellement pesé dans le bilan), a laissé des séquelles durables chez les survivants… et une leçon amère pour l’histoire maritime.

Le chiffre qui glace : 879 morts, dont une partie dévorée

À l’arrivée des secours, seulement 316 hommes sont encore en vie.

Cela signifie que près de 900 marins ont péri — par noyade, déshydratation, épuisement… et pour une part significative, dévorés par les requins.

Jamais, avant ni depuis, un tel carnage par des squales n’a été recensé. Il est complexe de quantifier le nombre exact de morts liés aux attaques directes, mais des témoignages concordants pointent une part non négligeable.

Dans les années qui ont suivi, l’USS Indianapolis est devenu un cas d’école en matière de survie en mer. Le commandant du navire, Charles B. McVay III, fut accusé de n’avoir pas zigzagué pour éviter les torpilles – une pratique courante –, bien qu’il ait été blanchi des décennies plus tard.

Ce drame démontre à quel point l’océan peut devenir, en quelques minutes, un piège mortel : entre les menaces humaines et animales, la vulnérabilité fait loi. Un élément souvent oublié dans une époque où le tourisme maritime bat son plein.

📝 Cet article est inspiré de la publication originale :
The Deadliest Shark Attack Ever Recorded

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