Le 22 mai dernier, une vidéo glaçante tournée près de Key West, en Floride, a déclenché une onde de choc sur les réseaux sociaux. On y voit un homme poignarder un requin-bouledogue à plusieurs reprises en pleine mer. Ce geste brutal, motivé par une étrange volonté de vengeance, a conduit à l’arrestation de Zane Garrett, un jeune capitaine de bateau sans licence officielle.
Retour sur une affaire qui soulève de sérieuses questions sur la cruauté animale et les dérives de la pêche de loisir. (Source : Florida Fish and Wildlife Conservation via AS.com)
Un acte filmé et partagé, qui choque l’opinion
Une vidéo Snapchat devenue virale
La scène a été capturée dans une vidéo intitulée “Bud broke my rod” – littéralement “Bud a cassé ma canne à pêche”. On y voit Zane Garrett, 26 ans, asséner des coups de couteau dans la tête d’un requin-bouledogue, tout près de l’épave du Vandenberg, un spot prisé des plongeurs à Key West.
La vidéo a rapidement été diffusée sur Snapchat, provoquant une vague d’indignation et entraînant un signalement anonyme auprès de la Florida Fish and Wildlife Conservation Commission (FWC), au titre d’un danger potentiel pour la sécurité publique.
Une vengeance personnelle assumée
Lorsqu’il a été interrogé par les agents de la FWC, Zane Garrett n’a montré aucun remords. Il a d’abord prétendu que ces actes visaient à faire fuir les requins, accusés de lui voler ses prises. Mais rapidement, la vérité a éclaté : son geste était purement vengeur. Le requin en question aurait “volé son poisson”, ce qui l’aurait poussé à agir par colère, selon ses propres mots.
Un “capitaine” sans licence et un passé troublant
Des antécédents inquiétants
Sur le site de la compagnie Second Nature Charters, Zane Garrett était présenté comme capitaine de bateau. Pourtant, il ne détenait aucune licence officielle pour exercer ce métier, un point confirmé par les enquêteurs et déjà au cœur d’une précédente enquête pour usurpation de fonction.
Ce n’est pas la première fois que l’homme s’en prend à des requins. Il a reconnu avoir “tué plusieurs squales” par le passé, avec des armes à feu ou des couteaux. Il n’a jamais consommé ces animaux ni tenté de les valoriser. Ses actes semblent n’être que des exécutions gratuites, guidées par la frustration ou la haine envers une espèce qu’il considère comme une nuisance.
Un aveu glaçant
Interrogé sur les conséquences de ses coups de couteau, il a répondu froidement : “Non. Il faut bien plus pour tuer un requin que de le poignarder dans la tête.” Une phrase qui en dit long sur l’inhumanité du geste.
🧠 À retenir
Zane Garrett n’est pas un simple pêcheur mal informé. Il s’agit d’un homme qui a volontairement et à plusieurs reprises attaqué des requins, parfois avec des armes à feu, dans un esprit de vengeance froide. Son absence totale de remords et la banalisation de ses actes posent un véritable problème de protection des espèces marines.
Des requins encore trop mal aimés
Une espèce injustement diabolisée
Le requin-bouledogue, souvent perçu comme agressif, est en réalité un animal crucial pour l’équilibre des écosystèmes marins. Présent dans les eaux tropicales et subtropicales, y compris aux abords de la Floride, il joue un rôle clé dans la régulation des populations de poissons. Mais les mythes persistants autour de leur dangerosité alimentent une peur irrationnelle, parfois exacerbée par les médias ou la culture populaire.
En France, ce type d’acte choquerait profondément l’opinion publique. Les débats récents autour des dauphins échoués ou des captures accidentelles de cétacés en Méditerranée montrent un attachement croissant à la faune marine et une attention accrue portée aux souffrances animales.
La pêche de loisir sous surveillance
L’affaire Garrett met aussi en lumière les zones grises qui entourent la pêche de loisir en mer. Faut-il un encadrement plus strict ? Des contrôles renforcés ? En France, la législation interdit formellement la maltraitance volontaire d’animaux sauvages, y compris en mer. Mais ailleurs, le cadre juridique est plus flou, et certaines pratiques cruelles peuvent passer inaperçues si elles ne sont pas filmées ou dénoncées.
Que risque réellement Zane Garrett ?
Une infraction pénale en Floride
Selon le communiqué du FWC, Garrett est accusé d’un acte cruel envers la faune sauvage, passible de sanctions pénales. En Floride, ce type d’infraction peut mener à une amende significative et même à une peine de prison si le tribunal estime que l’acte est grave.
Dans le cas présent, la diffusion virale de la vidéo pourrait aggraver sa situation, l’opinion publique étant largement indignée. De nombreuses associations de protection des animaux marins appellent d’ailleurs à une condamnation exemplaire.
Une sensibilisation nécessaire
Cette affaire tragique pose une question centrale : comment faire évoluer les mentalités ? Tant que certaines personnes verront les requins comme des “voleurs de poissons” ou des bêtes à abattre, la protection des océans restera fragile. Il faut éduquer, sensibiliser, et rappeler que ces animaux sont bien plus que ce que la peur nous pousse à croire.
🧠 À retenir
Le poignardage du requin-bouledogue par Zane Garrett ne relève pas d’un simple excès de colère : c’est le symptôme d’un rapport toxique entre l’homme et la nature, où l’animal est perçu comme un ennemi plutôt que comme un partenaire de l’écosystème. Cette affaire nous rappelle l’urgence d’un changement culturel autour de la faune marine.