Ils sont là, souvent invisibles sous les vagues tièdes de l’océan Atlantique. Et parfois, ils attaquent là où on ne les attend pas. En Caroline du Nord, certaines plages paisibles aux allures de cartes postales cachent une statistique inquiétante : elles concentrent un nombre étonnamment élevé de morsures de requins.
Du simple frisson à la morsure bien réelle, voici les 8 plages les plus concernées. Le point sur les statistiques réelles, les circonstances floues et ces lieux où même l’eau peu profonde peut surprendre.
Emerald Isle : un décor paisible aux attaques récurrentes
Située sur la Crystal Coast, Emerald Isle étonne. C’est la plage de Caroline du Nord la plus touchée par des attaques de requins — 10 cas répertoriés à ce jour. Pourtant, aucun décès. Et pour cause : la plupart des incidents ont visé des baigneurs ou surfeurs dans des zones peu profondes.
Sur les dix cas enregistrés, huit ont été non provoqués, les deux autres restant de cause inconnue. Le plus ancien date de 1971, le plus récent de 2020 — bien qu’il n’ait pas été totalement confirmé.
Ici, les attaques se produisent par pic, notamment dans les années 2000. Il s’agit souvent de blessures aux membres, comme ce surfeur attaqué à la main en 2000. L’endroit, prisé pour ses eaux transparentes et ses logements familiaux, reste attractif — mais mieux vaut y garder un œil sur l’océan.
North Topsail Beach et Topsail Island : les plages sous surveillance
Avec 9 attaques signalées, cette portion de côte a tout l’air d’un hotspot pour requins. Aucun décès là non plus, mais certaines blessures ont marqué les esprits. En 2005, par exemple, une femme subit de sérieuses lacérations à la jambe après l’attaque d’un requin-bouledogue — une espèce connue pour sa dangerosité même en eau trouble peu profonde.
Le profil des victimes ? Surfeurs, nageurs, parfois simplement des vacanciers à marée basse. Deux incidents sont même survenus dans Surf City, au cœur même de Topsail Island.
Le dernier cas rapporté, en 2012, impliquait une nageuse de 43 ans. Mordue à la cheville et au mollet, elle s’en est sortie sans séquelles majeures. Mais l’incident souligne que cette destination balnéaire populaire n’est pas exempte de risques.
🧠 À retenir – Ces sites très fréquentés restent peu meurtriers, mais les accidents y sont bien documentés. Les autorités locales surveillent étroitement la faune marine, surtout lorsqu’un requin rôde près de la plage.
Pourquoi ces lieux concentrent-ils les attaques ?
Les eaux de la Caroline du Nord forment un habitat naturel pour plusieurs espèces de requins, notamment les requins bouledogues et requins-tigres. De plus, la configuration des plages (fortes houles, bancs de sable, estuaires), combinée à une fréquentation humaine estivale élevée, augmente statistiquement les chances de rencontre.
Ocracoke : la plage la plus meurtrière de l’État
Parmi toutes, Ocracoke détient un douloureux record : 7 attaques, dont 4 mortelles. C’est également là que fut enregistré le tout premier décès dû à un requin en Caroline du Nord, au début du XXe siècle, impliquant un garde-côte.
Les cas de figure sont souvent des militaires ou nageurs isolés attaqués soudainement. L’événement le plus marquant des dernières années reste celui d’Andrew Costello en 2015. À 68 ans, il est violemment mordu à plusieurs endroits du corps en nageant à Lifeguard Beach. Il a survécu, mais son hospitalisation a été longue.
Cette plage, aussi idyllique qu’authentique, contraste par sa dangerosité relative. Même si ces événements restent rares, Ocracoke en porte la mémoire.
L’île Masonboro et les eaux « sauvages » des zones protégées
Plusieurs plages naturelles, réputées pour leur isolement et leur beauté brute, apparaissent aussi dans les statistiques. C’est le cas de Masonboro Island et de sa voisine Masonboro Inlet, qui totalisent 6 attaques, toutes non provoquées.
Accessible uniquement par bateau, cette réserve naturelle n’offre aucune infrastructure ni surveillance. Ce que les aventuriers apprécient… mais qui implique aussi une absence de secours rapide en cas de problème. Les attaques recensées, souvent sur des surfeurs, comme J. McCorley mordu en 1986, sont attribuées à des requins communs de la côte Est, comme le requin noirantille (Carcharhinus limbatus).
Malgré les blessures parfois sérieuses, aucun décès n’a été rapporté. Mais ces endroits rappellent une vérité simple : tout ce qui est sauvage l’est aussi sous la surface.
Des plages plus discrètes aussi touchées
Derrière ce top 4, d’autres lieux affichent des chiffres à peine moindres : Ocean Isle, Holden Beach, Wrightsville Beach ou Carolina Beach. Cette dernière se distingue d’ailleurs par deux attaques mortelles sur les cinq enregistrées — toutes survenues dans des circonstances floues, parfois même sans certitude sur la présence d’un requin.
Dans ces cas, comme celui de Donald Griffin en 2008, les scientifiques peinent à distinguer morsure post-mortem ou blessure d’impact avec un mammifère marin. Ce qui augmente la part d’inconnu de ces récifs… et alimente les mythes.
📝 Cet article est inspiré de la publication originale :
Swim with Caution: These 8 North Carolina Beaches Have the Most Shark Attacks