Terrifiants dans l’imaginaire collectif, les grands requins blancs nourrissent à la fois fascination et angoisse. Pourtant, la réalité des attaques est bien différente de celle que véhiculent les films ou les réseaux sociaux.
En 2024, les chiffres mondiaux révèlent une baisse des agressions, mais quelques régions concentrent tout de même la majorité des confrontations avec ces redoutables prédateurs. Les voyageurs doivent redoubler de prudence dans certains coins précis du globe.
Des attaques plus rares qu’on ne le pense
Pour bien comprendre le risque d’une attaque de requin, il faut commencer par rétablir la vérité des chiffres.
Selon le très respecté International Shark Attack File (ISAF), 47 incidents non provoqués ont été enregistrés dans le monde en 2024. Un chiffre historiquement bas, le plus faible depuis presque 30 ans. Sur ces 47 cas, seuls 4 ont été mortels, dont 3 impliquant spécifiquement le grand requin blanc.
Autrement dit, dans plus de 90 % des cas, les attaques sont liées à d’autres espèces comme les requins pointe noire ou les requins makos. Les Etats-Unis ont recensé à eux seuls 28 de ces attaques, dont 14 en Floride, sans aucun décès.
Entre précautions immédiates et battage médiatique, les plages restent malgré tout sûres. La plupart des fermetures sont préventives : quelques heures ou jours suivant un comportement jugé « agressif ».
Les lieux des drames : que révèlent les attaques mortelles ?
Les trois décès dus à des grands requins blancs en 2024 se sont tous produits dans la région Australasienne : deux en Australie-Méridionale et un aux îles Chatham en Nouvelle-Zélande.
À Streaky Bay, au mois de mai, un surfeur a péri à proximité d’une vague prisée des locaux. À Port MacDonnell, en octobre, un plongeur a été attaqué en mer alors qu’il explorait la côte. Et en novembre, un cueilleur de coquillages a été tué peu après son immersion, au large des îles Chatham.
Ces incidents isolés, bien que rares, ont tous en commun des zones reculées ou peu surveillées, et une activité en mer solitaire.
🧠 À retenir — Le risque d’attaque reste extrêmement faible, surtout en France ou au Québec. Mais dans les régions australes et isolées, comme l’Australie du Sud, prudence est mère de sûreté. La prévention repose avant tout sur l’information et la vigilance.
Des fermetures de plages très contrastées selon les pays
Les décisions des autorités à la suite d’une attaque varient fortement d’un pays à l’autre.
Après les incidents en Australie du Sud, les plages de Streaky Bay et Port MacDonnell ont été fermées temporairement. Des patrouilles aériennes ont été déployées, des panneaux posés, et des messages d’alerte envoyés aux habitants. La réouverture a eu lieu dans les 48 à 72 heures.
Les îles Chatham, en revanche, plus isolées, n’ont pas de procédure de fermeture officielle. La communauté locale a suspendu les activités de plongée, et alerté les pêcheurs côtiers. La réactivité s’adapte ici aux réalités logistiques.
Aux États-Unis, plusieurs fermetures express ont été décidées même sans attaque : à San Clemente (Californie), par exemple, après une simple observation inquiétante, la baignade a été interdite pour 24 heures.
L’Europe échappe à cette tendance. Aucune attaque recensée en France ou Belgique. Les eaux tempérées abritent une faible densité de grands prédateurs, mais l’attention porte désormais sur les changements environnementaux.
Pourquoi les rencontres avec les grands blancs risquent d’augmenter
Même si les morsures sont peu fréquentes, les rencontres avec les grands blancs pourraient devenir plus courantes dans les années à venir.
Le réchauffement des océans et la prolifération des colonies de phoques sont deux facteurs majeurs. Ces mammifères marins, proies naturelles du grand blanc, se rapprochent des côtes — attirant leur prédateur direct.
Des régions comme Cape Cod (États-Unis), l’île du Sud en Nouvelle-Zélande, ou certaines criques d’Australie voient déjà monter en flèche la fréquentation de ces grands poissons.
Faut-il pour autant renoncer à aller nager ? Non. Mais il faut adapter ses comportements, car de plus en plus de territoires côtiers sont concernés par ces grands visiteurs.
Comment éviter une rencontre dangereuse ?
Si vous vous rendez en vacances dans une zone connue pour abriter des grands requins blancs, quelques précautions simples peuvent faire toute la différence.
– Évitez de nager seul, notamment à l’aube ou au crépuscule. Ce sont des moments de chasse pour de nombreuses espèces marines.
– Fuyez les zones où l’on observe des colonies de phoques. Les prédateurs marins y rôdent.
– Utilisez les applications de repérage comme Sharktivity ou OCEARCH, qui signalent les présences récentes d’individus marqués.
– Suivez les recommandations locales : elles s’appuient souvent sur des observations continues des gardes-côtes ou sauveteurs.
– Enfin, restez dans les zones surveillées et respectez les indications des drapeaux de baignade.
La peur des requins, héritée d’Hollywood, est largement exagérée. Mais l’ignorance, elle, peut coûter cher.
📝 Cet article est inspiré de la publication originale :
These Beaches Had the Most Great White Shark Attacks Last Year: Plan Your Travels Accordingly