Tout savoir sur le requin mako : vitesse folle, attaques, survie en péril

Saviez-vous que le requin mako est capable de nager à près de 74 km/h, ce qui en fait l’animal marin le plus rapide connu à ce jour ? Pourtant, malgré cet exploit de la nature, ce géant fuselé est aujourd’hui en voie de disparition. Entre fascination pour ses performances et inquiétudes pour son avenir, le requin mako incarne à lui seul les défis que nos océans doivent relever. Plongeons ensemble dans l’univers fascinant de ce seigneur des mers, à la fois puissant, vulnérable et méconnu.

Qui est vraiment le requin mako ?

Portrait express du requin le plus rapide du monde

Le requin mako, aussi appelé requin-taupe bleu (Isurus oxyrinchus), est une véritable machine de vitesse sous-marine. Avec son corps fusiforme parfaitement taillé pour fendre l’eau, il est capable d’atteindre des vitesses de pointe impressionnantes, flirtant avec les 74 km/h.

Reconnaissable à son dos bleu métallique et son ventre blanc éclatant, le mako possède un museau pointu et de grandes fentes branchiales, parfaites pour maximiser l’absorption d’oxygène. Ses dents longues, fines et recourbées dépassent de sa mâchoire même lorsqu’elle est fermée, lui donnant une allure redoutable. Les mâles adultes pèsent en moyenne 60 à 140 kg, tandis que les femelles, plus imposantes, peuvent dépasser 200 kg pour une longueur de 4 mètres.

Grâce à une nageoire caudale en forme de croissant, semblable à celle d’un thon ou d’un espadon, le mako bénéficie d’une propulsion hors du commun qui en fait un sprinter des profondeurs.

Origines et évolution de l’espèce

Le mot « mako » vient de la langue maorie et désigne à la fois « requin » et « dent de requin », témoignant de l’importance culturelle de cet animal dans le Pacifique Sud. Apparu il y a plus de 400 millions d’années, le requin mako est l’un des plus anciens superprédateurs marins encore présents aujourd’hui.

Il est étroitement lié au grand requin blanc, dont il partage de nombreuses caractéristiques évolutives, notamment une thermorégulation partielle qui lui permet de nager dans des eaux relativement froides tout en maintenant une température corporelle légèrement supérieure à celle de l’environnement.

Où vit le requin mako et comment s’adapte-t-il ?

Répartition mondiale et préférences d’habitat

Le requin mako est un véritable globe-trotteur des mers. On le retrouve dans pratiquement tous les océans du globe, avec une préférence marquée pour les eaux tempérées et tropicales.

Ses principales zones de présence :

  • Atlantique Nord : du Canada aux Caraïbes en passant par l’Europe de l’Ouest.
  • Océan Indien : côtes sud-africaines, Madagascar, océan Indien occidental.
  • Océan Pacifique : Californie, Mexique, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande.
  • Méditerranée : en très forte régression, mais quelques individus persistent.

Le mako évolue généralement entre 0 et 500 mètres de profondeur, bien qu’il préfère souvent les eaux de surface riches en proies. Il peut occasionnellement s’approcher des côtes mais reste majoritairement un animal pélagique.

Adaptations extrêmes pour la survie en mer

La vitesse fulgurante du requin mako ne doit rien au hasard. Son corps présente des adaptations fascinantes :

  • Musculature rouge très développée pour soutenir l’effort intense.
  • Branchies énormes permettant une meilleure oxygénation lors de la nage rapide.
  • Forme hydrodynamique avec une peau recouverte de denticules dermiques réduisant la friction.
  • Système sanguin contre-courant (réseau rete mirabile) pour conserver la chaleur dans les muscles, un atout majeur pour chasser dans des eaux plus froides.

Ces caractéristiques font du mako un des rares poissons capables de maintenir un métabolisme élevé, une prouesse parmi les squales.

Comment le requin mako chasse-t-il ses proies ?

Un prédateur apex au sommet de la chaîne alimentaire

Rapide, agile et précis, le requin mako est l’incarnation parfaite du prédateur apex. Ce statut lui permet d’évoluer sans véritable prédateur naturel, hormis l’être humain.

Son régime alimentaire est varié et impressionnant :

  • Poissons pélagiques rapides : thons (Thunnus spp.), maquereaux, espadons (Xiphias gladius), voiliers (Istiophorus spp.)
  • Calmars (Loligo spp., Illex spp.)
  • Parfois tortues marines et même de petits cétacés.

Ce chasseur impitoyable utilise une technique d’attaque foudroyante : il repère sa cible à distance, approche discrètement en utilisant la lumière pour se camoufler (dos bleu pour le ciel, ventre blanc pour la lumière des profondeurs) puis lance une accélération brutale, souvent capable de projeter son corps jusqu’à 5 mètres hors de l’eau !

Cette prouesse n’est pas qu’un spectacle impressionnant. Elle permet au mako de surprendre ses proies en cassant leur trajectoire naturelle ou en les assommant par la force du choc.

Secrets de sa vitesse foudroyante

Comment ce squale dépasse-t-il tous ses congénères en vitesse pure ? Plusieurs adaptations mécaniques et physiologiques exceptionnelles expliquent cet exploit :

  • Nageoire caudale en croissant : asymétrique, elle génère une poussée maximale à chaque battement.
  • Muscles rouges profonds : ils lui permettent de maintenir une vitesse élevée sans produire trop de fatigue.
  • Système de thermorégulation : en conservant une température musculaire plus élevée que celle de l’eau, ses muscles restent ultra-performants même dans les eaux tempérées fraîches.
  • Corps fusiforme et denticules dermiques : ces petites écailles spéciales réduisent la friction de l’eau, optimisant encore davantage l’hydrodynamisme du requin.

Un vrai « formule 1 » des mers… mais conçu par des millions d’années d’évolution.

Le requin mako est-il dangereux pour l’homme ?

Attaques recensées et comportement naturel

La réputation du requin mako peut parfois faire frémir… Pourtant, ce superprédateur est rarement un danger pour l’homme.

Selon l’International Shark Attack File (ISAF), on recense moins de 10 attaques confirmées de makos sur des humains dans toute l’histoire, dont très peu furent fatales. En général, ces incidents surviennent :

  • Lors d’activités de pêche sportive, quand un mako hameçonné tente de se défendre.
  • Lors de chasses sous-marines où la visibilité est mauvaise.

Dans leur habitat naturel, les requins mako évitent les humains et préfèrent s’éloigner plutôt que d’attaquer. Ils sont curieux, certes, mais pas naturellement agressifs envers notre espèce.

Mako vs humains : mythes et réalités

Plusieurs mythes véhiculés dans la culture populaire exagèrent les dangers posés par les requins mako. Non, ce n’est pas un « tueur d’hommes » assoiffé de sang ! Voici quelques points à retenir :

  • Pas de chasse ciblée des humains : leur régime est exclusivement tourné vers des proies naturelles.
  • Pas d’approche des plages : leur habitat est en pleine mer, loin du rivage.
  • Risque minimal si on respecte leur territoire et que l’on évite les comportements intrusifs.

Bref, la peur du mako est souvent démesurée par rapport à la réalité scientifique. Ce qui menace le mako aujourd’hui… ce n’est pas nous dans l’eau, mais bien nous sur les bateaux.

Pourquoi le requin mako est-il aujourd’hui menacé ?

Pressions humaines et surpêche

Le requin mako est malheureusement en grand danger. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) l’a classé « En danger » (EN) depuis 2019. En Atlantique, sa population aurait chuté de plus de 60 % en 75 ans, et en Méditerranée, il est quasiment éteint.

Les principales menaces sont :

  • La surpêche ciblée : pour sa chair prisée, ses ailerons destinés au marché asiatique et son foie riche en huile.
  • Les prises accessoires : chaque année, des milliers de makos se retrouvent piégés accidentellement dans les palangres destinées au thon et à l’espadon.
  • La faible capacité de reproduction : maturation sexuelle tardive (18-21 ans chez la femelle), portées espacées et limitées.

Une équation terrible : mortalité élevée + renouvellement lent = extinction accélérée.

Initiatives pour protéger le requin mako

Heureusement, des mesures récentes offrent un mince espoir :

  • CITES Annexe II : depuis 2019, tout commerce international du requin mako est strictement contrôlé.
  • Accord CICTA 2021 : 52 nations se sont engagées à interdire la rétention et la vente de requins mako capturés dans l’Atlantique Nord.
  • Augmentation du nombre d’observateurs : pour assurer une meilleure surveillance des pêcheries.
  • Programmes éducatifs comme Shark Education Club sensibilisent le public sur l’importance de cet animal dans les écosystèmes marins.

La mobilisation internationale est récente mais cruciale : sans elle, le requin mako pourrait disparaître des océans dans quelques décennies.

Conclusion

Le requin mako est une merveille d’évolution : rapide, élégant, maître incontesté de la haute mer. Pourtant, ce champion de la vitesse est aujourd’hui à bout de souffle, victime de nos appétits commerciaux et de notre méconnaissance. Sa survie dépend désormais de notre capacité à agir, non seulement pour protéger une espèce fascinante, mais aussi pour préserver l’équilibre fragile des océans. En protégeant le requin mako, nous protégeons tout un écosystème, et par extension, notre avenir commun.

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