Chaque été, des millions de vacanciers se pressent sur les plages de Caroline du Sud. Parmi elles, l’île de Hilton Head, prisée pour ses eaux peu profondes et sa faune côtière, attire autant les familles que… les requins.
Avec deux attaques en moins d’une semaine en juin 2025, la station balnéaire bat des records inattendus. Faut-il y voir le signe d’un danger croissant, ou est-ce un effet de loupe médiatique ? Décryptage du phénomène.
Hilton Head : la station vacances où les requins s’invitent
Située en Caroline du Sud, Hilton Head Island est l’une des destinations estivales les plus fréquentées de la côte Est des États-Unis. Son sable blanc, ses pistes cyclables ombragées et ses eaux peu profondes attirent chaque année des millions de vacanciers — plus de 2,8 millions rien qu’à l’été 2024, un bond de 30 % par rapport à l’année précédente.
Mais en juin 2025, la tranquillité de cette carte postale tropicale est brouillée : deux adolescentes sont attaquées à seulement quelques jours d’intervalle.
Dans les deux cas, les morsures ont visé les jambes et n’ont pas mis la vie des victimes en danger. Toutefois, l’onde de choc est immédiate, et la peur s’infiltre dans les esprits. Est-ce une coïncidence tragique ou une alerte sérieuse ?
En réalité, le nombre d’attaques sur cette île reste relativement stable : deux à trois par an en moyenne. Ce qui attire l’attention, c’est la proximité temporelle des événements — une concentration qui alimente l’anxiété et les colonnes des journaux.
Quelles espèces sont responsables de ces morsures ?
Les attaques recensées à Hilton Head partagent un point commun : la plupart sont attribuées aux requins pointe noire (blacktip sharks). Ces requins, d’un à deux mètres de long, fréquentent les zones côtières peu profondes à la recherche de petits poissons, leur proie habituelle.
Leur agilité et leur discrétion en font de redoutables chasseurs, mais leurs attaques contre l’homme sont rarement intentionnelles. Souvent, une jambe ou un pied est confondu, dans l’agitation de l’eau, avec un poisson blessé.
Moins fréquemment, les requins citron — eux aussi peu enclins à l’agression — croisent également ces baigneurs distraits.
Le phénomène n’est pas isolé à 2025. En 2024 déjà, trois attaques avaient été recensées sur cette même île, toujours concentrées dans un laps de temps estival. C’est davantage leur récurrence ponctuelle — et la résonnance médiatique qui en découle — que leur nombre absolu qui inquiète.
🧠 À retenir – Les requins pointe noire sont les principaux responsables des morsures recensées : ils ne « chassent » pas les humains, mais se laissent parfois tromper par les reflets ou mouvements brusques dans l’eau trouble. Attaques rares, mais à ne pas banaliser.
Sharks sous surveillance : des attaques en baisse, paradoxalement
Si les gros titres laissent penser le contraire, les chiffres sur le long terme racontent une autre histoire. En 2024, seulement 18 attaques de requins ont été recensées aux États-Unis, contre 59 en 2015. Une baisse notable.
En fait, malgré la croissance lente de certaines populations de requins (grâce aux efforts de conservation entamés depuis les années 1990), le risque d’être mordu reste infinitésimal : une chance sur 11,5 millions selon les données officielles.
La perception différente en été s’explique simplement : plus de monde dans l’eau, donc plus d’opportunités pour des incidents. Mais la tendance générale va plutôt vers une diminution — notamment grâce à une meilleure prévention.
Extraire les données sans contexte peut fausser l’analyse. Distinguer entre les différents types de morsures permet aussi de mieux comprendre le risque. Les attaques dites “hit-and-run” (frapper et fuir) sont les plus fréquentes, le requin confondant temporairement une jambe avec un poisson. Des morsures superficielles dans la plupart des cas.
En somme, ce n’est pas le nombre de requins qui inquiète, mais la cohabitation croissante entre les humains et leur environnement marin.
Comment réduire au maximum le risque de morsure ?
Avec quelques comportements simples, chacun peut réduire drastiquement les risques de rencontre désagréable.
L’une des règles les plus sûres est de nager en groupe. Les requins, comme d’autres prédateurs, ont tendance à cibler des individus isolés.
Autre précaution de bon sens : éviter de se baigner quand l’eau est trouble, ou à proximité des zones de pêche. L’odeur du poisson attire les squales, tout comme les objets brillants (bijoux, colliers de pied) qui scintillent comme des écailles.
Les mouvements brusques ou éclaboussures excessives sont aussi à proscrire, tout comme les vêtements de couleur vive.
Des panneaux sont souvent installés en bord de plage pour signaler une présence inhabituelle de requins. Les ignorer par bravade ou indifférence expose à un risque inutile.
Enfin, rappelons que l’océan reste leur territoire. En prenant conscience des règles qui le régissent, chacun peut adapter son comportement — pour une baignade paisible, sans mauvaises surprises.
- Nagez toujours avec au moins une autre personne
- Évitez les zones de pêche et les eaux troubles
- Laissez bijoux et vêtements aux couleurs fluos à la maison
- Gardez une nage calme et fluide
- Lisez les panneaux d’information locale avant de vous mettre à l’eau
📝 Cet article est inspiré de la publication originale : This Summer’s Shark Bite Hot Spot is a Popular South Carolina Vacation Destination