Chaque hiver, c’est un espoir qui renaît dans les eaux chaudes du sud-est des États-Unis. Mais cette année encore, il a été cruellement déçu. La baleine noire de l’Atlantique Nord, l’un des cétacés les plus menacés au monde, n’a donné naissance qu’à une poignée de petits. Une nouvelle dramatique pour une espèce au bord de l’extinction, scrutée avec anxiété par les biologistes marins.
Avec moins de 370 individus restants et une reproduction au ralenti, ce géant discret pourrait disparaître de nos océans plus vite qu’on ne le croit. En cause : des filets de pêche mortels, le vacarme incessant des navires, et une nourriture de plus en plus difficile à trouver.
Une saison des naissances sous tension
Seulement 11 petits pour relancer l’espoir
Chaque année, entre mi-novembre et mi-avril, les scientifiques surveillent attentivement les zones de mise bas au large de la Floride et de la Géorgie. C’est là que les femelles baleines noires viennent donner naissance. Pour espérer un début de redressement, il en faudrait au moins 50 par an. En 2025, seules 11 mères avec leur petit ont été repérées. Un chiffre dramatiquement bas, qui conforte les pires craintes.
Des jeunes femelles enfin reproductrices
Parmi ces naissances rares, quatre premières portées ont été enregistrées, ce qui laisse entrevoir un mince espoir. Mais cela ne compense pas l’effondrement global. La population totale ne compte plus qu’environ 70 femelles capables de se reproduire, un chiffre critique pour assurer la survie à long terme.
🧠 À retenir
La saison 2025 n’a vu naître que 11 petits, alors qu’il en faudrait cinq fois plus pour espérer un rétablissement de l’espèce. Les scientifiques saluent toutefois l’apparition de nouvelles mères.
Des menaces multiples et grandissantes
Les filets de pêche, pièges mortels
La principale menace reste l’enchevêtrement dans les engins de pêche. Chaque année, des baleines noires meurent, étranglées ou affaiblies par des cordages invisibles. Ces blessures entraînent souvent des infections, des difficultés à se nourrir et… à se reproduire.
Les navires et le bruit qui tue
Autre fléau : les collisions avec les navires. Ces cétacés lents, qui nagent en surface, sont fréquemment percutés. S’ajoute à cela le bruit sous-marin, qui perturbe leur communication, les éloigne de leurs partenaires ou de leurs sources de nourriture.
Un océan qui change trop vite
Le réchauffement climatique modifie la répartition du plancton, leur principale nourriture. Résultat : les baleines s’aventurent en dehors des zones protégées, prenant des risques accrus. Ces déplacements rendent leur protection encore plus difficile.
🧠 À retenir
Les baleines noires sont victimes d’une combinaison létale : pêche industrielle, trafic maritime intense et changement climatique menacent directement leur reproduction.
Une espèce au bord de l’extinction… mais pas sans défense
Un géant discret et vulnérable
La baleine noire de l’Atlantique Nord peut atteindre plus de 45 tonnes. Chassée sans relâche jusqu’au XXe siècle, elle n’a jamais vraiment récupéré, malgré les protections en vigueur depuis des décennies. En cause : un cycle de reproduction lent, aggravé par les menaces humaines.
Un suivi scientifique rigoureux
Des institutions comme l’Aquarium de la Nouvelle-Angleterre ou le Centre Anderson Cabot suivent chaque individu. Grâce à la photo-identification et à la génétique, on connaît désormais chaque baleine reproductrice.
De timides signes d’espoir
Les scientifiques s’accrochent aux petites victoires : chaque naissance est célébrée, chaque nouvelle femelle observée comme un miracle. Mais sans mesures urgentes – réduction des vitesses de navires, zones de pêche sans cordages – la courbe ne s’inversera pas.
🧠 À retenir
Malgré une population de moins de 370 individus, certains experts gardent espoir. La clé réside dans des actions concrètes de réduction des menaces humaines dès maintenant.
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✍️ Cet article a été rédigé par Marine L. (Journaliste marine & amoureuse des océans)

Marine documente la vie des orques depuis 12 ans entre Norvège et Canada. Fidèle à son prénom, elle connaît par cœur les saisons de hareng, les codes vocaux des différents pods, et les questions qu’on lui pose toujours