Pourquoi deux plongeurs qui sauvent des requins ont été condamnés puis graciés par surprise

Un capitaine de bateau de plongée et son équipier, accusés d’avoir libéré 19 requins et un mérou géant pris dans une ligne de pêche au large de la Floride, viennent de recevoir une grâce présidentielle inattendue.

Pendant cinq ans, ils ont vécu avec une condamnation pénale pour ce qu’ils pensaient être un geste écologique. L’affaire soulève des questions troublantes sur la frontière entre protection animale, légalité et pouvoir politique, dans une Amérique où l’océan devient aussi une scène de tensions.

Le jour où tout a basculé au large de la Floride

Une découverte dramatique en mer

En août 2020, John Moore Jr. et Tanner Mansell croisent une palangre dérivante à environ 5 kilomètres de la côte, au large du Jupiter Inlet. À bord de leur bateau de plongée, ils repèrent 19 requins et un mérou encore vivants, piégés par les hameçons.

Un réflexe immédiat de sauvetage

Estimant qu’il s’agissait d’un dispositif de pêche illégal, les deux hommes libèrent les animaux, rapportent la ligne à terre et préviennent les autorités de la faune de Floride. Pour eux, ce geste est héroïque. Ils pensent avoir agi dans l’intérêt de l’écosystème marin.

🧠 À retenir
Deux plongeurs convaincus d’agir pour la vie marine libèrent des requins… et déclenchent une affaire judiciaire nationale.

Une condamnation lourde malgré de bonnes intentions

Le choc de la justice fédérale

Quelques semaines plus tard, le verdict tombe : la ligne appartenait à un pêcheur autorisé par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) à capturer des requins à des fins scientifiques. Moore et Mansell sont poursuivis pour vol dans une zone maritime spéciale.

Des sanctions inattendues

En 2022, ils sont reconnus coupables par un jury. Ils échappent à la prison mais :

  • doivent payer plus de 3 300 dollars de dommages
  • perdent leur droit de vote en Floride
  • ne peuvent plus posséder d’armes à feu
  • voient leur liberté de déplacement fortement restreinte

Une peine qui dépasse la simple amende

La condamnation pénale leur colle à la peau : impossible de travailler dans certaines professions, de voyager hors des États-Unis, ou même de vivre sereinement sans risquer d’être de nouveau poursuivis.

🧠 À retenir
Malgré une action motivée par l’écologie, les deux hommes deviennent des criminels aux yeux de la loi.

Un pardon présidentiel tombé du ciel

Une décision totalement inattendue

Le 5 juin 2025, John Moore Jr. apprend qu’il a été gracié par Donald Trump, sans avoir fait de demande officielle. « C’est comme vivre dans un univers parallèle », déclare-t-il, encore stupéfait.

Une grâce sans dossier

Ni lui ni son avocat n’avaient contacté la Maison Blanche. Leur intention était d’aller jusqu’à la Cour Suprême pour faire reconnaître leur bonne foi. Mais le président sortant a tranché : les poursuites sont effacées, totalement et sans condition.

Une libération morale autant que juridique

Moore peut à nouveau voter, voyager, et exercer son métier. Pour lui, ce pardon valide son combat : celui d’un homme qui pensait bien faire face à des lois parfois déconnectées de la réalité environnementale.

🧠 À retenir
Donald Trump les gracie sans qu’ils n’en fassent la demande. Un geste politique ou une reconnaissance tardive ?

Une affaire qui divise les défenseurs de l’océan

Des héros pour certains…

De nombreux militants pour la faune marine saluent leur geste. En libérant des animaux en souffrance, ils ont, selon eux, respecté un devoir moral supérieur à la loi.

…des imprudents pour d’autres

Mais certains scientifiques rappellent que les palangres autorisées servent à étudier la biologie des requins, espèce menacée et méconnue. En les retirant, les plongeurs auraient compromis des données cruciales pour leur préservation.

Une frontière floue entre écologie et légalité

Cette affaire pose une vraie question : peut-on juger une action uniquement sur son cadre légal, sans tenir compte de son intention écologique ? Le débat est ouvert, y compris en Europe où plusieurs affaires similaires ont été classées ou jugées différemment.

🧠 À retenir
Héros pour les uns, gêneurs pour les autres : le geste écologique n’est pas toujours reconnu par la loi.

Et en France, comment aurait-on jugé ce cas ?

Une approche juridique différente

En droit français, la bonne foi et l’intention de sauvegarde animale sont souvent considérées comme des circonstances atténuantes. Dans une affaire similaire en Bretagne, un pêcheur avait libéré un marsouin piégé dans un filet de recherche… et avait reçu les félicitations de la préfecture.

Le rôle des associations

Des ONG comme Sea Shepherd ou France Nature Environnement rappellent qu’une meilleure transparence sur les dispositifs scientifiques éviterait ce genre de malentendu.

Une défiance croissante envers la réglementation

Chez les passionnés de l’océan, cette histoire renforce une forme de méfiance vis-à-vis des politiques de gestion des pêches. Beaucoup demandent que la science ne soit pas un prétexte à la souffrance animale, même dans un but louable.

🧠 À retenir
Cette affaire soulève aussi en France la nécessité d’un dialogue clair entre scientifiques, autorités et protecteurs des animaux marins.

Ce sujet vous intrigue ? Le reportage complet est disponible ici : https://apnews.com/article/shark-diver-pardons-0ebe8f2e96d6901165f20209346d27ff

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