Un secret bien caché dans le cerveau des dauphins vient d’être découvert

Ce n’est pas une légende : les dauphins “sentent” leur monde en émettant du son. Et cette nouvelle étude révèle enfin comment leur cerveau traite ces ondes invisibles. Une plongée fascinante dans l’univers cérébral de ces mammifères marins qui n’ont pas fini de nous étonner.

Pourquoi les dauphins perçoivent l’océan autrement

Une capacité sensorielle unique dans le règne animal

Les dauphins n’utilisent pas leurs yeux pour se repérer dans l’eau sombre des océans. Ils utilisent une technique appelée écholocation, comparable à un sonar : ils produisent des clics sonores, et analysent l’écho pour comprendre ce qui les entoure.

Mais une question restait sans réponse : comment leur cerveau parvient-il à traiter ces signaux complexes ?

Une équipe de chercheurs du Woods Hole Oceanographic Institution, accompagnée de plusieurs universités, a mené une étude novatrice sur des cerveaux de dauphins et de rorquals boréaux, une espèce de baleine qui, elle, ne pratique pas l’écholocation.

Un traitement du son qui passe par le mouvement

L’étude a révélé que les dauphins ont des connexions cérébrales beaucoup plus développées entre le colliculus inférieur (centre auditif du tronc cérébral) et le cervelet, une zone associée à la coordination des mouvements.

Pourquoi est-ce important ? Parce que l’écholocation est un sens actif : le dauphin doit orienter sa tête, produire un clic, recevoir l’écho, puis ajuster son mouvement. C’est comme si l’animal utilisait sa voix pour toucher son environnement, exactement comme on tendrait la main dans l’obscurité pour trouver un interrupteur.

🧠 À retenir – Les dauphins ne font pas qu’écouter : ils projettent leur perception autour d’eux grâce au son, avec une précision digne du toucher humain.

Quand le cerveau des baleines éclaire celui des dauphins

Un comparatif inédit entre deux géants des mers

Ce qui rend cette recherche exceptionnelle, c’est qu’elle a comparé pour la première fois deux espèces très différentes : le dauphin à dents (écholocateur) et le rorqual (baleine à fanons non écholocatrice).

Tous deux ont évolué à partir d’un ancêtre commun, mais ont pris des voies sensorielles très différentes. Les chercheurs ont voulu comprendre si cette divergence se reflétait dans la structure de leur cerveau.

Résultat : si les deux espèces possèdent une grande sensibilité auditive, seul le dauphin développe un réseau renforcé vers le cervelet, ce qui confirme l’importance du lien entre perception et mouvement dans l’écholocation.

Une technologie de pointe au service du vivant

Pour cartographier ces cerveaux gigantesques (trois fois plus gros qu’un cerveau humain dans le cas du rorqual), les chercheurs ont dû utiliser des techniques d’imagerie par diffusion cérébrale très avancées. Grâce à des séquences développées par l’université d’Oxford et UC Berkeley, ils ont pu obtenir des images nettes malgré les tissus morts.

Cette prouesse ouvre la voie à une cartographie complète du cerveau des cétacés, comparable à ce que nous avons déjà pour les humains ou les singes.

🧠 À retenir – Les différences de câblage entre les dauphins et les baleines révèlent que l’écholocation ne repose pas que sur l’ouïe, mais sur une intégration motrice complète, inédite dans le règne animal.

Et si les dauphins avaient encore beaucoup à nous apprendre

L’étrangeté de leur système vocal

Prochaine étape pour les chercheurs : explorer le système vocal des dauphins. Contrairement aux baleines, ils produisent leurs sons à partir du nez. Oui, vous avez bien lu : les clics d’écholocation ne viennent pas de la gorge, mais de structures nasales uniques au monde animal.

On pense même que les dauphins ont développé un contrôle vocal totalement délocalisé dans leur cerveau, très différent du nôtre.

Cette capacité leur permettrait de créer des sons très complexes, et même, selon certaines hypothèses, de reconnaître des individus à leur “nom”. Un peu comme un langage sous-marin encore incompris.

Une intelligence encore largement sous-estimée

Les neurobiologistes marins pensent désormais que le cerveau des dauphins pourrait contenir des réponses à des questions fondamentales : comment les espèces développent-elles des formes d’intelligence différentes ? Comment le cerveau s’adapte-t-il à un environnement radicalement opposé au nôtre ?

Avec cette nouvelle recherche, les dauphins cessent d’être un mystère, et deviennent des partenaires dans la compréhension de la vie cognitive.

🧠 À retenir – Derrière le sourire du dauphin, se cache un univers cérébral profondément différent, où le son devient un outil de communication, de perception et peut-être même… de pensée.

Ce sujet vous intrigue ? Le reportage complet est disponible ici : https://www.eurekalert.org/news-releases/1086883

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