Les étonnants secrets du langage des dauphins enfin révélés

Ils sifflent, cliquent, crient… mais que se disent vraiment les dauphins ? À travers les océans, ces mammifères marins communiquent avec une richesse sonore qui fascine les scientifiques depuis des décennies. Leur langage caché, parfois inaudible pour l’oreille humaine, regorge de messages codés, d’alertes et même de signatures personnelles.

Et si leur façon de parler était bien plus complexe que ce que nous avons toujours cru ? Entre émotions, coordination de groupe et avertissements de danger, les sons des dauphins dévoilent un monde sensoriel étonnant que la science commence tout juste à déchiffrer.

Une symphonie marine unique à chaque espèce

Les dauphins ne parlent pas tous le même langage, loin de là. Chaque espèce – et même chaque groupe – développe son propre répertoire sonore. Ces différences s’apparentent à des dialectes, un peu comme les accents ou les langues régionales chez les humains. La complexité de leur communication est telle que les scientifiques n’ont pas pu établir un nombre fixe de sons, qui varierait selon les conditions, les individus et les objectifs.

Certains chercheurs avancent que les dauphins pourraient produire jusqu’à 1 000 sons différents. Chez le grand dauphin, l’espèce la plus étudiée, on recense environ 40 sons distincts identifiés, dont les fameux clics et sifflements. Fait surprenant : certains dauphins, comme le marsouin commun ou le dauphin de Commerson, ne sifflent même pas du tout !

Ces clics très rapides – parfois 1 750 par seconde – sont essentiels à leur système d’écholocation. Et pourtant, bien des sons échappent à notre perception humaine. Certains sont en dehors de notre spectre auditif, d’autres sont tout simplement incompréhensibles… pour l’instant.

Chaque son a une signification précise

Chez les dauphins, chaque son n’est pas un bruit aléatoire, mais bien un véritable vecteur de sens. Ils communiquent ainsi leurs émotions, identifient les membres de leur groupe, ou synchronisent leurs actions lors de la chasse. Ce langage, aussi riche qu’efficace, montre à quel point leur vie sociale est sophistiquée.

Parmi les sons identifiés :

  • Sifflements : Ce sont des signatures sonores uniques. Chaque dauphin en possède un, utilisé pour s’identifier.
  • Clics : Essentiels à l’écholocation, ils servent aussi à repérer les membres du groupe dans l’obscurité ou les eaux troubles.
  • Sons impulsionnels : Émis en cas de joie ou pendant les jeux, ils marquent l’enthousiasme.
  • Cris ou hurlements : Produits en cas de stress, douleur ou danger pour alerter les autres.
  • Codas : Séquences rythmiques répétitives pour coordonner les actions de groupe.

La communication ne s’arrête pas là : les dauphins combinent souvent sons et gestes, comme le roulis des yeux, le balancement de la tête ou les mouvements de nageoires, pour ajouter du contexte à leurs messages. Un vrai langage corporel sous-marin.

🧠 À retenir – Les sons des dauphins ne sont pas juste des bruits marins : il s’agit d’un langage riche, structuré et propre à chaque individu ou espèce. Mieux : ils l’associent à des gestes pour transmettre des émotions précises.

Comment produisent-ils tous ces sons sans cordes vocales ?

En apparence, les dauphins n’ont pas d’organes vocaux comparables aux nôtres. Pourtant, ils produisent une gamme variée de sons, aussi bien à l’air libre que sous l’eau. Mais comment font-ils ?

Contrairement à nous, les dauphins n’utilisent pas leur bouche pour émettre des sons. Ils se servent de leur système nasal, situé juste en dessous du fameux évent. Lorsqu’ils sont sous l’eau, l’orifice est fermé hermétiquement. C’est alors à l’intérieur que la magie opère : l’air est propulsé à travers des sacs nasaux, déclenchant les différentes vocalisations.

Deux grandes hypothèses coexistent aujourd’hui. La première avance que les sons proviennent du passage de l’air à travers des structures appelées « lèvres phoniques », analogues à des cordes vocales graisseuses. La seconde propose que les sacs d’air agissent comme des chambres de résonance réfractant le son vers l’extérieur. Dans les deux cas, c’est un système acoustique unique parmi les mammifères.

Encore plus étonnant : certains sons sont produits sans jamais ouvrir la bouche. Une prouesse évolutive qui permet aux dauphins de rester discrets face aux prédateurs tout en restant en communication constante.

Des oreilles invisibles… mais ultra-sensibles

Un autre mystère : comment les dauphins entendent-ils ces sons ? Car à première vue, ils n’ont pas d’oreilles visibles. Et pourtant, leur sens de l’ouïe est incroyablement affûté.

Les dauphins possèdent de toutes petites ouvertures auditives derrière les yeux, qui leur permettent d’entendre hors de l’eau. Mais une fois immergés, ce sont les vibrations reçues par la mâchoire inférieure qui prennent le relais. Le signal sonore chemine ensuite jusqu’à l’oreille interne via des conduits graisseux spécialisés. Un système de transmission à la fois ingénieux et très précis.

Résultat : les dauphins entendent jusqu’à 150 kHz, soit plus de 7 fois la capacité auditive moyenne d’un adulte humain. Cette haute sensibilité leur permet de repérer un poisson à plusieurs dizaines de mètres, d’éviter un filet, ou encore de différencier les membres de leur groupe dans le noir total.

C’est aussi grâce à cette exceptionnelle acuité sonore qu’ils parviennent à utiliser l’écholocation. En émettant des clics très rapides, ils reçoivent un « écho » précis sur la forme, la taille, la distance et même la nature de l’objet visé. Une sorte de sonar naturel perfectionné… que même les experts militaires peinent à reproduire.

📝 Cet article est inspiré de la publication originale :
How Many Sounds Does a Dolphin Make

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Avec le code PASSION ORQUE - 20% sur votre Commande

X